Parmi les longs-métrages participant à la compétition internationale du NIFFF, le festival propose entre autres Housebound, un film d’horreur assez particulier.
Souvent on a l’impression que les narrations de films d’horreur classiques ont toujours les mêmes moralités: ne pas partir seul ou en groupe dans un lieu isolé, ne pas emménager dans une maison hantée et essayer d’y découvrir ses mystères, ne pas s’aventurer seul et sans moyens de défense à la recherche d’un bruit suspect, et bien d’autres schémas narratifs aussi fréquents les uns que les autres. Housebound apporte un mélange de ces «clichés» de façon humoristique et rafraîchissante. Il les combine harmonieusement et les innove avec tendresse et dérision.
Le titre ne nous trompe pas, dans ce film, la maison devient une prison. Mais contrairement à des films comme Misery, la victime n’est pas retenue contre son gré par une folle furieuse. Kylie, une délinquante d’une vingtaine d’années, est juridiquement placée sous surveillance domiciliaire chez sa mère. Punition plus pénible qu’il n’y paraît, la relation mère-fille se trouvant être assez tendue. Pire, la maison est peut-être hantée. Tout cela s’additionne aux séances de psy inefficaces, à un voisin on ne peut plus suspect, ainsi qu’à un garde du corps petit et ventripotent. Ne vous laissez pas tromper par ce synopsis aux allures standards. Les tournures de situation font peut-être référence aux constructions de films d’horreur lambda, mais elles offrent des variations comiques et originales, que l’on soit néophyte ou initié.
Le point faible de Housebound est, comme dans beaucoup de films de ce genre, le développement lent et le manque d’empathie que l’on ressent envers les personnages. Pourtant l’apothéose compense tous ces détails, que l’on pardonne aisément pris par la tension du film. Ici, rien n’est prévisible et pourtant rien n’est laissé au hasard. Pour un premier film, le réalisateur néozélandais Gerard Johnstone sait tenir son public en haleine et n’a pas essayé — comme c’est trop souvent le cas avec les nouveaux réalisateurs — d’incorporer trop de sujets qui, cumulés, auraient créé des incohérences.
Plus qu’un film d’horreur, c’est une vraie comédie noire, car à l’échelle d’un festival de films fantastiques, le contenu de violence, de suspense et de hurlements est relativement léger.
Une sortie en salle n’est pas prévue en Suisse, mais la parution du DVD est attendue avec impatience.
Clarisse Aeschlimann