A Pigeon sat on a branch reflecting on existence décrypte l’absurdité des comportements humains

Ce film du réalisateur suédois Roy Anderson, présenté dans le cadre du décryptage: « Pouvez-vous rire de tout? », et le troisième volet d’une trilogie sur l’être humain débutée en 2001.

A pigeon sat on a branch est composé d’une suite de scènes sans rapport apparent les unes avec les autres. Le film débute par un chapitre intitulé « rencontre avec la mort ». Ces trois tableaux au ton très absurde sont de véritables bijoux d’humour noir.  La deuxième saynète met notamment en scène une vieille dame sur son lit de mort, agrippant un sac à main contenant tous ses bijoux. Elle refuse de le lâcher car elle désire à tout prix l’emmener avec elle dans l’au-delà. Ne parvenant pas à faire céder l’aïeule, ses fils n’hésitent pas à engager une véritable lutte avec la mourante pour lui extirper le sac des mains. Le  ton est donné.

La suite du film met en scène une galerie de personnages tout aussi hauts en couleurs : un lugubre duo de vendeurs de farces et attrapes, un roi homosexuel, une danseuse aux formes généreuses amoureuse d’un jeune éphèbe ou encore une patronne de bar boiteuse.

Le ton absurde du film résulte en grande partie d’un décalage entre la lenteur des scènes et l’absurdité de leur propos. Roy Anderson prend le parti de ne présenter que des plans fixes, ce qui confère à ses tableaux un aspect de nature morte. Cette immobilité est accentuée par des personnages aux mouvements et à l’élocution très lents. Le réalisateur réussit cependant le pari de maintenir une tension tout au long de son film. En s’interrogeant sur les comportements humains, A pigeon sat on a branch interpelle et dérange. Si l’absurdité a une valeur humoristique dans la première partie du film, elle met le spectateur de plus en plus mal à l’aise au fil des scènes, allant voire même jusqu’à choquer.

A pigeon sat on a branch n’est pas facile à déchiffrer et exige de la part du spectateur un rôle très actif. Il pose de nombreuses questions, sans livrer de réponses toutes faites.

Le film sera à nouveau projeté le 28 mars à 20 :30 au Rex 2.

MARIE TORELLO

Crédits photographiques: FIFF, « A Pigeon sat on a branch reflecting on existence »