Le festival du film de Locarno nous a fait découvrir l’univers de Georges Schwizgebel, le maestro du film d’animation suisse. Hypnotisant.
Jeu de Georges Schwizgebel, National Film Board of Canada
C’est comme un tableau dans lequel on plonge. Ce mercredi, le Pardo présentait la quasi-totalité des courts-métrages animés de Georges Schwizgebel, dans l’ordre chronologique. Le spectateur perçoit ainsi l’évolution mais aussi le style de l’auteur puisque certains schèmes reviennent constamment.
Comme cet aspect cyclique, dans la forme ou dans le concept. Un message philosophique ? Une allusion à l’éternel retour du même ? Non. Il s’agit plutôt, comme le maestro l’explique avant la projection, d’un éloge au mouvement. Les formes se transforment. C’est un jeu d’illusion dans lequel le spectateur se promène. Parfois ce jeu devient même inquiétant comme dans « Le Ravissement de Frank N. Stein », en partie peut-être grâce à la musique, parfois créée sur mesure. Un rôle de grande envergure dans ces images sans dialogues.
Le trait s’affine au fil des films. Ainsi, le premier, « Le Vol d’Icare » raconte le célèbre mythe avec des petits ronds de peintures qui font penser à des néons ou aux premiers jeux vidéos. Cela entre en contraste avec « L’Homme sans ombre » où les dessins à l’acrylique nous emmènent dans un monde onirique. On s’évade. On aime.