Le silence cache souvent un mal-être voire une dépression, qui peut pousser certains au suicide. Aux Etats-Unis, l’organisation Active Minds cherche à choquer pour mieux éduquer.
Imaginez-vous : un lundi matin, 7h45, après 30 minutes dans un train bondé, 10 autres dans un bus plus peuplé qu’il ne devrait être. Vous arrivez bientôt devant votre bâtiment et remarquez des cartables au sol, accrochés à eux, des petits mots… Interloqués, vous vous penchez pour comprendre… Et vous comprenez, un cartable, un nom, une histoire, celle d’une jeune fille ou d’un jeune garçon, celle d’étudiants souvent pleins de vie mais qui ont mis fin à leur existence. Oui, c’est certainement l’une des visions les plus horrible et touchante que vous puissiez avoir – un ami, votre voisin de rangée, les maladies psychologiques peuvent toucher n’importe qui, peu importe le sexe, la nationalité, le niveau social ou l’âge.
Après avoir perdu son unique frère, Brian (22 ans), Alison Malmon crée Active Minds en 2003 pour sensibiliser les jeunes étudiants aux différents problèmes mentaux. Le programme Send Silence Packing met un « visage » aux personnes qui se sont suicidées et met en lumière ce sujet tabou. Cette organisation œuvre sans relâche pour favoriser un dialogue sain et constructif entre élèves et membres des écoles, collèges et universités à travers le pays. Des campagnes nationales sont organisées pour soulever cette réalité trop silencieuse.
La période suivant la scolarité obligatoire est souvent propice aux premiers doutes : choisir la bonne formation, la voie qui nous ira le mieux. La difficulté et la pression sont au rendez-vous et tous ne trouvent pas tout de suite leur chemin. Souvent aussi, c’est d’ailleurs le cas à Fribourg, les jeunes vivent loin de leurs proches et ne se sentent pas toujours « chez eux ». L’information est alors très importante, savoir à qui on peut s’adresser pour demander de l’aide. Les psychologues et aumôniers sont présents dans les différents établissements, plusieurs associations comme « Stop Suicide » mettent en place des campagnes de sensibilisation autour du suicide.
[quote text_size= »small »]les maladies psychologiques peuvent toucher n’importe qui
[/quote]Parler, faire parler et informer sont les meilleures solutions pour prévenir le suicide qui est la première cause de mortalité chez les jeunes entre 15 et 29 ans en Suisse. En 2013, 128 suicides dans cette tranche d’âge ont été enregistrés, cela fait plus d’un suicide tous les trois jours. D’un point de vue plus global, 1070 personnes ont mis fin à leurs jours chez nous, soit environ 3 suicides par jour. Les estimations comptent entre 15’000 et 25’000 tentatives de suicide par année, des chiffres éloquents pour un pays comme le nôtre [Source : www.stopsuicide.ch].
L’association Actives Minds, par leur programme Send Silence Packing, a déjà permis de sensibiliser des milliers de personnes avec cette campagne choc. Le suicide doit être un sujet d’actualité, les médias et les personnes doivent en parler et communiquer sur ce terrible problème chez les jeunes : parler c’est sauver.