5 Juillet

The Transfiguration
S’il y a bien un film qui représente le vampire de façon ultra-réaliste, c’est The Transfiguration. Dans la banlieue de Queens, un jeune black solitaire à la manie hématophage passe ses vacances d’été à consommer des livres et films de vampires ainsi que des documentaires sanguinaires. Au détour d’un ascenseur bloqué, il fera la rencontre d’une fille qui chamboulera son quotidien et ses sentiments de manière irréversible.

Un-certain-regard-the-transfiguration-michael-O-SheaPiochant dans les références classiques et collectives du film de genre, The Transfiguration cite Nosferatu, L’Ombre du vampire, Aux frontières de l’aube, et bien trop souvent, Twilight, auquel il empreint même la police d’écriture. Mais pas de dialogue ridiculement kitsch ni de vampire qui brille, même pas de musique accompagne le récit. Ce film établi une romance naïve et touchante dans un lieu hostile, propice aux préjugés de délinquance et aux meurtres.

Son travail de suggestion demande de la réflexion de la part de son public. Tragique et émouvant, ce film est peu recommandé pour les amateurs de grand spectacle ; les relations priment sur l’action et les rares scènes d’actions provoquent de ce fait autant plus d’impact. The Transfiguration a fait partie de la sélection officielle à Cannes dans la catégorie « Un Certain Regard » et paraîtra en salle à partir de fin janvier 2017.

International Competition
Michael O’Shea, US, 2016, 97’, vampire in the ghetto – American gothic


 

detour_bel_gun_1080

Detour
Un étudiant en Droit croit son beau-père responsable du coma de sa mère et l’en veut de ne pas rendre visite à cette dernière à l’hôpital. Il s’oublie un soir dans la boisson et provoque un voyou à qui il exprime le désir de tuer son beau-père. Le lendemain, le dit voyou débarque chez lui, confrontant le protagoniste à la décision de passer à l’acte.

Lorsque l’on est devant une bifurcation, il n’y a habituellement pas possibilité de se dédoubler et de suivre les deux chemins en même temps. Detour prend ce défi scénaristique en main et présente le déroulement des événements suite aux différents choix du protagoniste. Divisé à la fois entre thriller psychologique et roadtrip, c’est une œuvre ingénieuse à l’esthétique léchée qui ne laisse aucun détail au hasard. L’emploi de split-screen est ici tout à fait adéquat et justifié, désorientant le spectateur à plusieurs reprises.

Detour innove par sa narration, divertit par son imprévisibilité et inquiète par son suspense. Un film qui mérite amplement une sortie en salle ; faute de quoi, on guettera sa sortie en DVD avec impatience.

 

International Competition
Christopher Smith, UK/ZA, 2016, 90’, High concept – neo-noir


 

Miruthan
N’avez-vous jamais rêvé de voir un jour une invasion de zombies dans un film Bollywood? C’est précisément ce que vous propose Miruthan: une comédie miruthan-759romantique dont l’enjeu est de conquérir sa belle tout en la sauvant d’une épidémie de morts-vivants. Beaucoup compareront ce pitch avec Warm Bodies, qui mêle également romance et comédie avec cadavres ambulants, mais c’est là le seul point commun avec Miruthan. Ce n’est ni un film d’anticipation ni une métaphore de la discrimination, mais bel et bien un long-métrage premier degré sans autre enjeu que la survie des protagonistes.

Pour ne pas trop dérouter les spectateurs habitués aux scènes de musique et de danse, Miruthan contient des chansons soft métal indiennes interprétées pendant les grandes scènes d’action. Kitsch à tout casser et à l’humour facile, il ne se prend pas au sérieux et brise parfois le quatrième mur. Avec des effets spéciaux et une trame narrative misant sur la démesure, ce film aurait été nanardesque s’il n’avait pas eu de budget aussi conséquent.

 

International Competition
Shakti Soundar Rajan, IN, 2016, 106’ badass zombedy – survival


 

Clarisse Aeschlimann