Tout pour moi. L’entier de ta personne. Si le diable voulait un nouveau violon, tu en serais sans aucun doute le canevas.  Je t’envie, et cela n’a rien de matériel. J’aimerais garder pour moi ces courbes, que le plus grand des luthiers ne saurait imiter. Posséder tout ce que tu te plais à mettre en valeur. Ces artifices que tant critiquent et seuls, le soir, jalousent.

Ta beauté me cloue sur place. Mais contrairement au Christ, je peux me retourner. Ce sont cette sensation de liberté et ta personne qui me font croire en Dieu. Sans barbe, ni chaire. Un vieillard ne peut pas avoir autant de goût, et toute cette orchestration est trop massive et minutieuse pour des doigts rongés par l’arthrose. Tu es le fruit de cette énergie incompréhensible qui régit les mécanismes de notre monde.

Et ce sentiment que tu crées. Cet égoïsme primaire qu’on lit dans les yeux de ceux qui te regardent. Tu deviens une sorte de trophée, on te déshumanise et te déshabille du regard mais cela ne semble pas te gêner. Tu ne laisses jamais personne te soulever. Si l’envie et la convoitise sont un péché, tu en es le piège et on tombe, dedans et amoureux. Punis deux fois.

Finalement, tu pourrais être Lucifer en personne. Venu voir si 2000 ans d’histoire ont suffi à canaliser les faiblesses de l’âme humaine. Tu aimes bousculer les gens. Vérifier si ton charme assassin fait toujours autant de victimes et confirmer que le meilleur moyen de résister à la tentation est d’y céder. Tu nous donnes envie, et c’est peut-être ça qui fait de nous des êtres humains.