Ce n’est pas pour son montant que cette histoire de taxe me déplait, c’est une affaire de principe. La somme totale qui serait ponctionnée aux étudiants devrait s’élever aux alentours de 4 millions.

Que se passera-t-il quand il sera considéré comme normal de faire payer le déficit de l’université par la taxe universitaire ? Verrons-nous peu à peu s’exaucer le souhait d’Economie Suisse qui réclamait une taxe semestrielle à 6000 francs pour éviter que les étudiants ne « glandent » aux études ? Est-ce que les études supérieures vont redevenir le privilège de ceux qui pourront se le payer et non plus une possibilité pour tous ceux d’où qu’ils viennent qui en ont la capacité ? Est-ce que nous verrons la discrimination de l’argent « épurer » l’université pour n’y laisser que ceux venant des bonnes classes…

L’augmentation de la taxe, comme ça, sans grandes explications n’est pas tant une question d’argent que de principe. D’un côté, la discrimination par l’argent qui n’a rien de démocratique. De l’autre, l’idée démocratique et égalitaire qui dit que quiconque en a les compétences peut accéder aux études supérieures.

Être contre l’augmentation de la taxe ce n’est pas vouloir économiser 400 francs par année. Être contre l’augmentation de la taxe, c’est réclamer pour tous ceux qui en ont la capacité, aujourd’hui et dans 50 ans, l’accès aux études supérieures. Sans considération d’argent. Comme elle est faite sans considérations de sexe, d’ethnie, d’appartenance politique ou de religion (normalement).

Jérôme Grousson

Illustration: Andréa Savoy