Dans la plus grande indifférence des gouvernements, des réfugié∙e∙s risquent leurs vies en mer. L’association SOS Méditerranée a pour mission de sauver ces rescapé∙e∙s. Avant leur conférence à Miséricorde le 3 décembre, retour sur leur cause avec Julie Melichar.
Formée en Octobre 2017, SOS Méditerranée Suisse possède actuellement cinq antennes dans le pays. La mission de l’association est de porter secours aux réfugié∙e∙s qui tentent actuellement de traverser la Méditerranée sur des radeaux gonflables à la flottabilité aléatoire. Ces femmes, hommes et enfants se retrouvent bloqué∙e∙s au large, les différents pays européens refusant obstinément de les accueillir.
Si la « crise des réfugié∙e∙s », comme on a pu la nommer, avait fait la une des journaux il y a un an, les médias traditionnels sont à présent bien silencieux. Pour Julie Melichar, chargée de la communication au sein de l’association, c’est le principal problème. Diplômée en Histoire et en journalisme, cette spécialiste de l’immigration doit faire face à l’ignorance et à l’inaction des pouvoirs publiques.
Cet été, elle était à bord de l’Aquarius pendant deux mois. Le navire a sillonné la Méditerranée pour venir en aide aux réfugié∙e∙s, écouter et conserver leurs témoignages, avant de les amener dans un port susceptible de les accueillir. Hélas, cette dernière et cruciale étape de la mission de l’Aquarius fut rapidement compromise.
En août dernier, Gibraltar retira à l’Aquarius son pavillon. L’équipe de sauvetage fit des démarches auprès de Panama, pour obtenir son pavillon, qui fut lui aussi retiré au mois d’octobre. L’Italie avait menacé le Panama de retirer le droit aux bateaux ayant pavillon panaméen d’aborder les côtes européennes. Un tiers de la flotte marchande mondiale arborant le pavillon panaméen, cette menace pèse lourd sur l’Aquarius qui se retrouva tout bonnement bloqué, incapable de mener à bien sa mission.
Après deux mois à bord, Julie reste plus déterminée que jamais. Loin de la décourager, ces tactiques de criminalisation de la part des dirigeant∙e∙s ont renforcé ses convictions.
Les révélations des rescapé∙e∙s sur leurs conditions de vie en Lybie (torture, séquestrations, violences sexuelles) ne peuvent plus être ignorées.
Récemment quatre conseillers et conseillères nationaux ont interpellé le Conseil fédéral afin de permettre à l’Aquarius d’obtenir un pavillon suisse. La pétition, toujours ouverte, compte pour le moment plus 35’000 signatures.
Dans cette optique, et afin de libérer la parole, la conférence du 3 décembre aura pour but de sensibiliser la population. Julie espère aussi pouvoir encourager la discussion et expliquer au public comment chacun peut contribuer. Plus que jamais, il est important que la société civile s’indigne de l’horreur absurde de la situation.
La conférence aura lieu le lundi 3 décembre, à Miséricorde dans l’auditoire 3117, à 18.00.
Site de SOS Méditerannée : https://sosmediterranee.ch/
Si vous voulez aider l’association : contact.ch@sosmediterranee.org
Crédits photo: SOS Méditerranée