Curieux et inventif, l’artiste aux multiples facettes Ken Mauron fait partie des musiciennes qui s’explorent et se découvrent à travers leur art. C’est avec son nouvel album en poche que ce pianiste vient nous parler de lui, de son parcours, de ses projets et de sa musique. Rencontre.

Comment résumerais-tu ton parcours dans le monde musical ?

J’ai commencé le piano vers l’âge de neuf ans en jouant des morceaux d’auteurs classiques comme J.S Bach, Beethoven… Mais le côté très structuré et scolaire du style m’a vite lassé. J’avais besoin d’exprimer ma créativité. Cependant, même si j’ai exploré d’autres genres de musique (je fais aussi de la techno et de la trance), le classique reste clairement une partie de mon monde musical, notamment dans le piano. Il y a quelques années, je jouais aussi pour un groupe de rock alternatif avec lequel j’ai fait deux concerts. Malheureusement, dans notre musique, le piano n’avait qu’un rôle accompagnant. J’ai eu envie de quelque chose de plus personnel sans être soumis à une dynamique de groupe et pouvoir faire ce qui me plaisait. Maintenant, je compose pour de la musique de film.

Que peux-tu nous dire sur ce projet techno, trance ?

L’objectif est d’amener l’aspect acoustique dans l’électronique et de se produire en live avec de vrais instruments, pas simplement avec un ordinateur. J’ai toujours considéré que le mix pur n’était pas vraiment de la musique, dans le sens où il n’y a personne qui joue vraiment le son qui sort de la machine. C’est synthétique.

Tu as sorti un album récemment, raconte nous un peu son histoire !

Logo de l’album de Ken Mauron

Oui, il s’agit d’un album composé de dix titres joués au piano. Je l’ai intitulé Evocation, car à travers ce travail j’essaie de transmettre les émotions que la vie peut nous évoquer de la naissance à la mort. Ces deux phénomènes m’intriguent d’ailleurs beaucoup, tout comme les rêves. J’adore mettre tout ça en musique. Pour chacun de mes morceaux,je puise mon inspiration de ce qui m’entoure et de mes questionnements.

Et au-delà de la vie, quelles sont tes influences ?

En classique j’aime beaucoup Ludovico Einaudi, Yiruma, un artiste coréen qui fait de la très bonne musique. J’apprécie également Sofiane Pamart, un pianiste français qui travaille avec des beat-makers (concepteurs rythmiques) et des rappeurs ; lui aussi est un excellent musicien.

Est-ce que les gens sont réceptifs à ta musique ? Le piano seul sans paroles n’est pas forcément ce qui s’écoute le plus aujourd’hui…

Je ne me pose pas vraiment la question. J’essaie de m’extraire un peu du monde musical actuel pour rester dans le mien. Je pense que les gens ouverts d’esprit du point de vue musical peuvent facilement entrer dans mon univers. Même si, effectivement, ce n’est pas ce qui s’écoute le plus.

Tes objectifs pour les mois à venir ?

J’aimerais garder mes deux mondes musicaux et faire du live. Pourquoi pas enrichir mes musiques de film avec d’autres instruments puisque pour le moment il n’y a que des synthétiseurs et instruments du logiciel. J’ai quelques contrats avec des petits producteurs et réalisateurs qui travaillent dans ce style. C’est une sacrée opportunité pour moi d’avoir pu entrer dans ce monde parce qu’il n’est pas facile d’y faire sa place. Il faut respecter les bons critères, trouver un financement… On verra ce qui se passera dans l’avenir, mais c’est déjà très stimulant d’avoir du concret avec sa propre musique.

Crédits photo: Ken Mauron