Se faire facturer 830.- CHF pour avoir le droit de ne pas se faire rayer d’une liste, voilà où mène l’absurdité bureaucratique à l’Université de Fribourg.

Dans le cadre de ma candidature pour le Diplôme d’Enseignement en École de Maturité (DEEM), j’ai été contraint de m’acquitter de la taxe semestrielle alors même que je n’ai plus de cours ou de séminaire à suivre. Le Centre d’enseignement et de recherche pour la formation à l’enseignement au secondaire (CERF) m’a appris que je n’étais pas le seul étudiant, dans cette situation : plusieurs personnes sont menacées de ne pas être inscrites pour le DEEM à la rentrée d’automne si elles refusent de payer un semestre de printemps dans le vide…

L’ultimatum

Lors de mon entretien avec le CERF, il m’a été confié que la décision émanait du service d’admission. Une décision prise apparemment unilatéralement et en opposition à d’autres services administratifs, qui eux-mêmes dénoncent l’injustice d’une telle mesure. Une décision qui se légitimerait par le besoin de rester immatriculé·e auprès de l’Université pour avoir le droit de s’inscrire au DEEM à l’automne. En somme, on me facture au même prix des dizaines d’heures d’enseignement supérieur et le simple fait de ne pas être automatiquement retiré·e d’une liste. La question est donc de déterminer si le temps et les compétences que cela nécessite sont équivalents : est-ce que cela coûte autant à l’Université de m’enseigner durant des mois que cela lui coûte de ne pas retirer arbitrairement mon nom d’une liste ?

Comment y échapper ?

Vous devez contacter le service d’admission jusqu’au 15 octobre pour être exmatriculé·e durant le semestre de printemps suivant. Vous devez donc vous préoccuper de la question quatre mois avant que la question ne se pose dans les faits. Si vous ne vous êtes pas informé·e à temps, pomme pour vous et pactole pour l’Université ! 830.-, c’est le prix à payer pour être trop pris·e par ses études et pour ne pas savoir comment se défendre contre sa propre administration. Personnellement, je n’étais pas encore certain à cette date de réussir à terminer mon Mémoire avant le semestre de printemps ; je me suis donc mis une pression immense pour éviter de payer ma taxe semestrielle. Après des mois de sacrifices pour me permettre de terminer dans les délais impartis au semestre d’automne, on m’annonce que je me suis stressé pour rien : je vais quand même devoir m’acquitter de ma taxe – qui, je vous le rappelle, est la plus chère de Suisse romande…

À qui la faute ?

Aucune procédure administrative ne peut justifier l’intransigeance du service d’admission et leurs délais arbitraires. Pourtant, il me semble que les règlements sont bien créés par des humains et non par des robots, n’est-ce pas ? Or des êtres humains ne devraient-ils pas être capables de s’adapter à une réalité que les règles n’avaient peut-être pas prévue ? J’estime que nous ne devrions pas chercher à cacher nos responsabilités et décisions personnelles derrière la nécessité d’avoir les mêmes règles pour tou·te·s, tout le temps : c’est là toute la différence entre l’égalité et l’équité. Le service d’admission définit des délais qui ne permettent pas aux étudiant·e·s lésé·e·s de se défendre à temps et forcent les candidat·e·s au DEEM à s’acquitter d’une taxe semestrielle au printemps, même s’ils·elles n’ont plus aucun crédit à valider. Cette décision autoritaire du service d’admission est une honte ! Je dois payer un service que je n’ai pas demandé et dont je n’ai pas besoin. Si je ne le fais pas, on m’exclut et on me dit de revenir l’année prochaine. C’est du chantage et de l’extorsion ! Comment le service d’admission peut-il justifier sa décision ? Malgré mes multiples tentatives d’appel, le service ne m’a jamais répondu. Le Conseil des étudiant·e·s est notre seul moyen d’action, saisissons-le ! Si vous aussi vous avez été victime de cette injustice, ou connaissez quelqu’un qui l’a été, contactez votre Fachschaft et mandatez-la pour qu’elle demande des comptes au service d’admission. Nous n’avons pas à nous laisser voler des centaines de francs sans rien faire !

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