Taches de sang, maux de ventres, ballonnements. Il est temps de parler d’un sujet qui touchera de nombreuses personnes dans leur sexualité. Sans plus attendre, voici sexe et règles en cinq points clés.

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Ça y est, il est temps que je vous révèle un grand secret : tous les mois, la plupart des personnes dotées d’un vagin ont leurs règles. Ah bon, vous n’êtes pas surpris·e·s ? Pourtant, aussitôt qu’on ajoute l’idée de sexualité, les règles deviennent un tabou qu’il est temps de déconstruire. Scoop : avoir ses règles n’empêche pas nécessairement d’avoir du désir et de s’envoyer en l’air.

  1. Les règles ne sont pas sales. Le sang menstruel est composé d’eau, de globules rouges, de lymphe et de cellules de l’endomètre (la muqueuse de l’utérus). Rien de plus naturel. Malheureusement, dans certaines cultures, les femmes ont été jugées impures et les stéréotypes sont persistants. Évidemment, chacun·e a le droit de ne pas avoir envie d’initier un rapport sexuel avec une personne ayant ses règles. C’est un choix ! En revanche, il est essentiel de déconstruire l’idée que « les règles, c’est quand même dégueulasse ». Tout d’abord car une personne ayant ses menstruations est un être humain à part entière et qu’un tel jugement est blessant, mais également car ce genre de commentaire touche à l’intimité même de la personne. Si vous n’avez pas envie d’entreprendre un rapport sexuel pour cette raison, aucun problème. Mais prenez conscience du fait que le sang menstruel est un fluide comme les autres.
  2. Il n’y a pas de règles générales sur les règles. Rigolo ça ? En effet, chaque femme ayant ses menstruations présente une situation distincte. Pour certaines, c’est une période où le désir est amplifié, alors que d’autres ne peuvent imaginer être touchées. Les règles sont parfois douloureuses, abondantes ou, au contraire, faciles à vivre et créatrices de désir. Il est donc essentiel de demander à la détentrice du vagin concerné comment elle vit ses règles et de quelle manière elle envisage sa sexualité durant cette période.
  3. Faire l’amour pendant les règles n’est pas dangereux. Au contraire, cela aiderait même à détendre le corps et à lutter contre les maux de ventres, nausées, crampes et maux de têtes grâce aux endorphines libérées par le cerveau pendant le sexe qui agissent comme de puissants antidouleurs. Toutefois, le risque d’infections sexuellement transmissibles augmente durant les règles et il est donc nécessaire de se protéger avec précaution. De plus, bien que le risque de devenir enceinte demeure faible, il est tout à fait possible qu’une personne ovule pendant ses règles. La protection reste donc de mise.
  4. Le sexe pendant les règles n’est pas nécessairement une scène de crime. En effet, en 2021, il existe des méthodes pour empêcher l’écoulement du sang si vous souhaitez éviter de repeindre vos draps. La plus connue est une sorte de cup flexible qui se place au fond du vagin. Il est également possible de simplement utiliser une serviette pour éviter d’en mettre partout. C’est à chacun·e de trouver la solution qui convient le mieux mais il est tout à fait imaginable d’avoir un rapport sexuel durant les règles tout en conservant une atmosphère sensuelle.
  5. Le clitoris ne saigne pas ! Il est donc tout à fait possible de caresser la personne ayant ses règles et même de lui faire un cunnilingus. Libre à vous de décider si vous en avez envie, naturellement, mais il s’agit d’avoir conscience que le sang ne s’écoule pas par le clitoris, situé au-dessus du vagin. Comme vous le savez désormais (puisque je n’arrête pas de vous bassiner avec ça), le clitoris est l’organe principal du plaisir féminin. Votre partenaire peut donc tout à fait avoir du plaisir pendant ses règles sans qu’une pénétration ne soit nécessaire. De plus, comme mentionné dans le point précédent, il est possible de bloquer le flux menstruel si cela rend la situation plus confortable.

Ainsi, les règles ont encore tendance aujourd’hui à provoquer les moues dégoutées ou effrayées de certaines personnes et il est temps de cesser de penser que les menstruations sont sales et qu’elles empêchent toute relation sexuelle. Il est évident que c’est à chacun·e de suivre son ressenti et de savoir s’il ou elle a envie de se laisser tenter, mais que ça ne soit pas à cause de préjugés ou idées reçues provoquées par un manque d’informations flagrant sur la question. À vos pinceaux (tampons ? serviettes ?) et on repeint ces draps !