Une crèche unique au cœur de Fribourg

À côté de la garderie pour les grands enfants (Le Centre Fries), il existe une véritable crèche pour les enfants de l’Université de Fribourg. Un lieu magique pour notre futur.

Ryan Rätzer
Illustration : Roshan Hafezalsehe
Rubrique : Université

Il était une fois, quelque part, au plein cœur de Fribourg, un petit coin de paradis qui battait à un rythme bien à lui. Il résonne au milieu d’un bout de forêt, le murmure de la Sarine, le chant des oiseaux et le rire d’enfants. C’est la crèche de l’Université de Fribourg. Eh oui, vous ne rêvez pas, l’Université a sa propre crèche ! Dirigée par Christina Biedert (60%) et Madeleine Eggertswyler (80%), c’est une direction à 140% pour le bien des enfants. C’est Madame Eggertswyler qui a accueilli un (très) grand enfant le temps d’une après-midi.

Hilf mir, es selbst zut un

(Aide-moi à le faire moi-même) est l’une des devises de la crèche. Elle est effectivement en allemand, car dans un effort de promotion du bilinguisme, toute l’équipe de la crèche s’adresse aux enfants en suisse-allemand. Ces derniers sont libres de répondre dans la langue de leur choix. L’accent est surtout mis sur l’autonomie.

Et les enfants dans tout ça?

Chaque jour, la crèche accueille 52 enfants, allant de 4 mois à 5 ans. Tous les enfants ne viennent pas tous les jours, ce sont donc près de septante enfants qui bénéficient de ce service. Cette année est légèrement inhabituelle car pour la première fois depuis longtemps, il y a quelques places de libres. Malgré le récent agrandissement de la crèche, elle est normalement toujours à pleine capacité. Comme elle est financée par le Rectorat, l’AGEF, le canton et les parents, seules les personnes étudiant ou travaillant à l’Université ont la chance de pouvoir y inscrire leurs enfants.

Et qu’est-ce qu’il y a au programme?

Chaque enfant est placé dans un groupe adapté à son âge. Les groupes sont divisés en sous-groupes de trois ou quatre afin d’offrir aux bambins un suivi proche et personnel. Pas question de traîner devant une télé ! Tout le monde s’amuse dehors ! Chaque groupe occupe un grand espace où les enfants peuvent évoluer en toute sécurité et surtout en toute liberté. Madeleine Eggertswyler prend le temps de me faire découvrir leur petit bout de forêt. Quel plaisir de voir tout l’espace ombragé à disposition des enfants pour courir, grimper, sauter, se balancer ! Le tout dans un cadre idyllique, un silence à peine effleuré par le son d’un clocher au loin. C’est avec un grand sourire que la co-directrice me dit « Das Kind ist Bewegung », soit l’enfant est Mouvement. Et pour les jours de pluie, ou de froid, le bâtiment est suffisamment grand pour accueillir toutes ces petites têtes. Il dispose même d’une salle de gym où se trouvent tapis, espaliers et murs de grimpes. Toute cette infrastructure (forêt comprise) est unique en Suisse.

Chaque enfant est valorisé

« Le respect est quelque chose qui se vit », me dit Madame Eggertswyler. En effet, tout est à hauteur d’enfant. Même les éducateurs se baissent pour parler à leur niveau. Les bricolages et dessins ne sont pas simplement scotchés aux murs ou empilés dans un coin, au contraire, la crèche est une vraie galerie d’art où chaque œuvre est encadrée, datée, nommée et exposée dans le bâtiment. Les bricolages et décorations s’adaptent aux saisons et les éducateurs prennent bien soin de mettre régulièrement à disposition de nouveaux livres pour les enfants. Le monde serait en effet bien triste s’il n’y avait qu’un seul livre à lire tous les jours. C’est un respect du temps de l’enfance aussi. Les premières fois à la crèche, les parents restent avec leurs enfants jusqu’à ce qu’ils s’y sentent bien. Et puis, c’est un temps pour faire ses expériences : en marchant dans la forêt, on voit passer de petits elfes sylvestres, couverts de poussière et de feuilles. Mais qu’est-ce qu’ils-elles rigolent et s’amusent ! Les enfants se développent avec des jeux simples et naturels et disposent même autour d’eux d’objets du quotidien. Une vraie tasse, une vraie casserole et pas simplement un bête gobelet. Chaque enfant est pris au sérieux, chaque enfant est valorisé.