Le réalisateur géorgien Georges Ovashvili avait fait sensation lors de l’édition 2010 du FIFF, où il avait remporté deux prix. Il est de retour à Fribourg pour présenter son dernier long métrage, Corn Island, qui pourrait bien lui offrir un second Regard d’Or.
Un vieil homme et sa petite fille s’installent sur une minuscule île située au milieu de la rivière Inguri, frontière entre les territoires géorgiens et abhkazes. Ils y construisent une petite cabane et plantent du blé, coulant des jours heureux à l’abri des tensions extérieures.
Telle la vie paisible que mènent les deux protagonistes, le rythme du film est très lent. La première partie se concentre uniquement sur la construction de la cabane que l’on voit s’élever progressivement. Le vieillard et sa petite-fille n’échangent aucune parole et se contentent de travailler inlassablement. Que ceci ne décourage cependant pas le spectateur ! Georges Ovashvili réalise un véritable coup de maître en parvenant à capter notre attention du début à la fin.
Corn Island subjugue notamment par sa valeur esthétique. La beauté des images donne énormément de relief aux longues scènes montrant le vieil homme construisant sa maison et labourant sa terre. Le réalisateur géorgien parvient, malgré un scénario réduit à quelques bribes, à instaurer une tension narrative à son film. Cet exploit doit beaucoup à une mise en scène très aboutie et à une remarquable fluidité.
Malgré une trame relativement simple, le film aborde des sujets aussi variés que la puberté, le rapport avec la nature ou encore les tensions politiques secouant la Géorgie. Présent lors de la projection, Georges Ovashili explique : « Malgré la diversité des thèmes abordés, la nature reste l’un des personnages principal de mon film. Au travers de Corn Island, je cherche à montrer que la nature, tout comme la vie, fonctionne par cycles et ne cesse de se renouveler ».
MARIE TORELLO
Crédit photographique: FIFF, « Corn Island »