Jean-Bernard Repond, à la tête des Editions de la Sarine DREn octobre dernier, les Editions La Sarine publiaient un ouvrage consacré au juge des mineurs Michel Lachat. Jean-Bernard Repond est responsable depuis près d’un quart de siècle de ces éditions. Rencontre avec un passionné de la mémoire fribourgeoise.

«Michel Lachat. Le juge et les mineurs», c’est le titre du nouveau livre édité par les Editions la Sarine. Si vous êtes fribourgeois, il est fort probable que votre bibliothèque contienne au moins un ouvrage publié par la maison d’édition du groupe Saint-Paul. Depuis 1988, les Editions La Sarine abreuvent en effet le marché du livre fribourgeois. Avec succès. Jean-Bernard Repond est l’homme à la tête de cette réussite. Pourtant, rien ne le prédestinait à une telle fonction.

Double concours de circonstances

Après une formation à l’Ecole normale (ndlr : l’ancienne HEP), Jean-Bernard Repond enseigne durant deux ans. Avant de tomber un peu par hasard dans le monde de l’édition. «J’aurais bien aimé enseigner mais un double concours de circonstances m’a mené vers l’édition», relève-t-il. Le premier concours de circonstances envoie Jean-Bernard Repond au journal La Gruyère pendant cinq ans. Le second lui offre la responsabilité de revoir la stratégie en librairie du groupe Saint-Paul. C’était en 1985. «On a tout transformé. L’affaire lancée, j’avais du temps et je me suis occupé de plus en plus des Editions La Sarine qui faisaient déjà partie du groupe Saint-Paul», explique simplement Jean-Bernard Repond. En 1988, il relance le label des Editions La Sarine avec la publication de son  ouvrage, «Les chemins qui montent». Le titre semble prédestiner Jean-Bernard Repond à des affaires qui ne descendront jamais.

Un public cible

La chance des Editions La Sarine réside sans nul doute dans son implantation locale. Elles poursuivent en effet un objectif simple: diffuser la mémoire orale et illustrée du canton de Fribourg. «La plupart des ouvrages sont à connotation fribourgeoise», souligne Jean-Bernard Repond. Le public cible est donc principalement fribourgeois. «C’est un peu le même travail que La Liberté». Jean- Benard Repond en est persuadé, ce marché délimité est une chance pour les Editions La Sarine. «C’est presque un paradoxe mais il est plus facile de rester petit que de courir le risque de devenir grand. Le monde du papier souffre mais dans un domaine niche comme celui-ci, je suis protégé», soutient-il.

Quel avenir ?

Ainsi, le patron des Editions La Sarine voit l’avenir plutôt en rose. Les comptes sont bons. «Depuis le début de l’aventure, une sorte d’équilibre s’est installé entre les années où les éditions gagnent de l’argent et celles où elles en perdent.» Et les projets affluent. «J’en ai déjà huit pour l’année prochaine!» D’ici quatre ou cinq ans pourtant, Jean-Bernard Repond entendra peut-être sonner l’heure de la retraite. Un tournant pour les Editions La Sarine. Le principal intéressé abonde en ce sens : « le défi majeur sera le moment où j’arrête. Les Editions la Sarine sont tellement imprégnées de ma présence. Il faudra réfléchir.» D’ici-là, les Fribourgeois pourront encore garnir leur bibliothèque de nombreux ouvrages signés «Editions La Sarine».

Marie Voirol