Le dernier long-métrage du réalisateur Vinko Bresan est projeté dans la section « peut-on rire de tout ? ». À cette délicate question, c’est avec un grand « oui » que répond l’excellente satire croate !

Don Fabijan débarque sur une petite île de l’Adriatique dont il est censé reprendre la paroisse. C’est avec effarement qu’il constate le vieillissement de la population. Pour contrer ce problème, il a l’idée pour le moins saugrenue de percer les préservatifs afin de faire remonter le taux de natalité. Pour mener à bien son projet, il s’associe au pharmacien et à l’unique vendeur de capote de l’île. Si l’opération se révèle dans un premier temps réjouissante, elle ne tarde pas à troubler la quiétude de l’île et avoir des conséquences dramatiques.

Vinko Bresan exploite à merveille ce scénario burlesque et nous livre un film extrêmement drôle. Dans la lignée des grandes comédies italiennes, The Priest’s Children joue sur un comique de situation très efficace. C’est de bon cœur que le spectateur rit en voyant la réaction outrée du prêtre, lorsque son compère lui explique en termes très crus la différence entre les nombreuses sortes de capotes. Si les blagues sont parfois un peu attendues, elles ne tombent jamais dans la vulgarité grâce à un scénario tout en finesse.

La grande force de The priest’s children réside dans sa sensibilité. Derrière son ton léger, le film fait preuve d’une véritable profondeur. Il met le doigt sur des questions telles que l’avortement, la stérilité ou encore la chasteté des prêtres. Ces sujets délicats sont abordés avec énormément de subtilité et rendent le film très touchant. The priest’s children réussit l’exploit de faire réfléchir le spectateur tout en lui offrant un excellent moment de divertissement.

 MARIE TORELLO