C’est prouvé scientifiquement: manger moins de viande préserve la forêt amazonienne. Mais quel est le rapport entre steak et écologie?
Selon les chiffres de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) , l’équivalent de la surface d’un terrain de football de forêt amazonienne disparaît toutes les sept secondes. La cause principale de cette déforestation massive: l’«effet hamburger». Le Brésil est en effet devenu l’un des plus gros producteurs de viande. Non pas que les Brésiliens soient d’insatiables carnivores, au contraire, la grande majorité de cette production est exportée.
Le déboisement sans fin
Pour remplir les quatre estomacs de ces bœufs, les grandes fazendas (fermes) brésiliennes ont besoin de zones de pâturages étendues: des terrains sont ainsi déboisés. Ce processus contribue à rendre la terre amazonienne totalement infertile, puisque une fois déboisée, la terre n’est plus protégée de l’érosion. La pluie emporte alors les sels minéraux, ainsi que la matière organique, et bientôt l’herbe ne pousse plus, ce qui oblige les producteurs à s’attaquer à un nouveau lopin de forêt.
Le désastre environnemental ne s’arrête malheureusement pas là: la deuxième cause de déboisement est une petite graine qui monte, le soja. Afin de nourrir ces millions de bœufs, les Brésiliens ont drastiquement augmenté leur production de soja, qui couvre des millions d’hectares. De plus, le flou juridique régnant sur la propriété des terres laisse place libre à tous les trafics, au détriment de la forêt amazonienne.
Le cancer du Hamburger
Le poumon de la terre est lentement rongé par le cancer du Hamburger. Que faire? Les écologistes ont martelé un argument de force durant le récent sommet de Copenhague: au niveau des gaz à effet de serre, un repas avec viande et produits laitiers équivaut à 4 758 km parcourus en voiture, contre 629 km pour un plat végétarien. Pour produire un kilo de viande de bœuf, il faut environ sept kilos de céréales. Selon certaines études, éviter ce gaspillage permettrait d’offrir un bol de céréales à chaque humain souffrant de la faim sur Terre.
Il ne s’agit pas ici d’un plaidoyer en faveur du végétarisme: il ne faut pas oublier que l’élevage fait vivre plus d’un milliard de personnes sur terre. L’arrêt de la production de viande n’est définitivement pas une solution pour sauver la planète. Mais pourquoi ne pas réfléchir à une réduction de sa propre consommation de bœuf, préférer des viandes dont la production est moins gourmande en ressources et ainsi, faire un geste pour la planète?
Texte et illustration par Aurélie Gigon