La 14ème édition de la Pride a eu lieu le 22 juin passé dans les rues du chef-lieu du canton. Fribourg s’est drapé des couleurs de l’arc-en-ciel pour le défilé d’une sorte de carnaval estival où certains se costument, d’autres regardent mais tous – ou presque – sourient. Confettis, bonbons et chars envahissent les rues.
«Comme tout le monde»
«Le but de la pride est d’être visible, de dire qu’on n’est pas différent et d’échanger avec les autres. La pride c’est pour tout le monde, pour les hétéros aussi!» explique Nordine Izougharen, le compagon du trésorier de la Pride Fribourg. Il continue: «On est des êtres humains comme les autres, c’est pour montrer qu’on est ouvert à la discussion. Ce n’est pas pour provoquer mais montrer qui ont est.» Pari réussi, la pride était vraiment pour tout le monde. La manifestation luttant contre l’homophobie a été un véritable succès: une foule d’environ 12’000 participants et spectateurs ont pris part aux différentes activités tandis que les organisateurs tablaient sur quelque milliers de personnes. Gonzague Bochud, trésorier et vice coordinateur de la Pride Fribourg se réjouit du fait que «l’événement permet aux gens de dédramatiser l’image qu’ils ont des homosexuels.»
L’édition 2013
Des problèmes quant à l’organisation qui a tout de même durée 1 an et demi? «Les autorités ont bien joué le jeu, il n’y a pas vraiment eu d’oppositions pour empêcher la tenue de la manifestation, on a été très bien accueillis. Fribourg n’est pas si fermée que ça, c’est une ville étudiante, il y a beaucoup de choses qui changent.» raconte Gonzague.
Une édition 2013 qui se place sous l’égide du chiffre 13: le village ouvre à midi treize, la parade à 13h13, les discours à 14h13, 23h13 soirées officielle… sauf retard! La veille de l’événement, une soirée à l’ancienne gare a été organisée pour les 140 bénévoles dont la thématique était une soirée cocktail. «Mariage» et «Adoption» ont pu être dégustés, «petits clins d’œil aux manifestations françaises» sourit le trésorier et coordinateur. «Le droit au mariage et à l’adoption pour les gays et lesbiennes serait plus une reconnaissance qu’une obligation et permettrait d’arrêter la différence entre partenariat réservé exclusivement aux homosexuels et mariage pour les hétéros.»
Une pride romande
Fribourg la catholique accueille pour la deuxième fois une pride. La première s’est déroulée en 1999. Pourquoi organiser une pride dans un canton réputé conservateur et catholique? Gonzague nous répond: «Pour éviter de faire tout le temps une pride à Lausanne ou Genève, il avait été décidé dès le début, en 1997, qu’au moins chaque chef lieu de Suisse Romande participe à l’événement à tour de rôle. Pour la suite, le but serait de tourner dans d’autres villes des différents cantons.»
Pour l’instant les prides sont organisées localement par des groupes qui se dissolvent quelque temps après la manifestation. C’est lors des rencontres entre les associations LGTI (Lesbienne, Gay, Transexuel et Inter) de suisse romande, au minimum une fois par année, que les Prides des années suivantes sont planifiées: «quelqu’un vient avec un projet et c’est approuvé en principe, il y a rarement deux villes en concurrence. En 2004, trois villes étaient en concurrence: Lucerne, Lausanne et Fribourg. Lucerne a été choisie car elle n’avait jamais accueillie la manifestation.» détaille Gonzague. «C’est vrai qu’on est entrain d’envisager de créer une structure permanente pour chapeauter l’organisation des prides locales.»
Mona Heiniger