La Fachschaft de droit de l’Université de Fribourg organisait mercredi soir un débat sur l’initiative des bourses d’études. Des personnalités de la politique nationale étaient conviées à l’Aula Magna. L’occasion de défendre leur vision de la formation suisse.
Le 14 juin, les Suisses se prononceront sur l’initiative de l’Union des Etudiant-e-s de Suisse (UNES) sur les bourses d’études. La campagne nationale bat donc son plein. Elle faisait étape mercredi soir à l’Aula Magna de l’Université de Fribourg où la Fachschaft de droit accueillait un débat. Divisée en trois temps, la soirée commence avec une présentation par le professeur de droit constitutionnel Jacques Dubey des enjeux de la votation de juin prochain.
Arguments habituels
La parole est ensuite donnée aux invités pour un débat de 24 minutes précisément, retransmis en direct par La Télé (voir vidéo ci-dessous) Dans le camp des soutiens à l’initiative Géraldine Savary, conseillère aux Etats (PS), et Maxime Mellina, membre du comité exécutif de l’UNES, affrontent Christine Bulliard-Marbach, conseillère nationale (PDC), et Philippe Nantermod, député au Grand Conseil valaisan (PLR). Devant une petite centaine de spectateurs (la faute aux révisions ?), les partisans de l’initiative soulignent l’égalité nécessaire entre les étudiants suisses. Une égalité que leur texte garantirait. En guise de réponse, les opposants brandissent eux la carte du fédéralisme censé répondre aux besoins estudiantins. En clair, les arguments habituels des deux camps. Des arguments exprimés sur un ton policé et très respectueux.
Passes d’armes
Si la teneur des échanges filmés par La Télé était quelque peu attendue, de vraies passes d’armes débutent une fois la caméra éteinte. La troisième partie de la soirée délie les langues. Des débatteurs tout d’abord. A l’instar de Philippe Nantermod défendant la solution des prêts au détriment des bourses. Moue de Géraldine Savary qui rejette « le système à l’américaine ». « Vous n’allez pas me reprocher d’être libéral. », lui rétorque Philippe Nantermod. Réplique de Géraldine Savary : « non, mais de provoquer la crise oui ! »
Foudres sur Bologne
Les questions du public emmènent alors le débat sur le système de formation helvétique. Le fameux processus de Bologne s’attire les foudres de Philippe Nantermod. Le député valaisan y voit la raison d’études trop longues et souvent prolongées inutilement. « A l’Université de Lausanne, le master en droit est par exemple inutile », ose-t-il même. Maxime Mellina prend la balle au bond. « Si les études se prolongent, c’est aussi parce que les étudiants travaillent pour financer leurs études », affirme le représentant de l’UNES.
Crédits Photos: Fachschaft de Droit
Accord sur le principe
Autre inquiétude exprimée par les spectateurs : la mobilité. Comment l’assurer avec des moyens financiers réduits ? Christine Bulliard-Marbach préfère éluder la question. « Je pense que nous devons offrir des échanges aussi pour les apprentis », répond-elle. La conseillère nationale fribourgeoise considère par ailleurs l’initiative de l’UNES comme trop coûteuse : « elle enlève de l’argent que l’on pourrait investir ailleurs ». Mais Mme Bulliard-Marbach s’empresse de souligner sa volonté d’œuvrer en faveur d’une aide à la formation.
A l’issue de cette soirée, partisans comme opposants de l’initiative semblent d’accord sur le principe d’un soutien nécessaire à la formation helvétique. Ils restent néanmoins partagés sur les moyens pour atteindre cet objectif. Au peuple de trancher !
MARIE VOIROL
Photos: Fachschaft de Droit