FIFF 2016 : Partie 7

Le public a désigné son maitre de cette édition 2016. Il s’agit de Blanka, une réalisation du Japonais Kohki Hasei, qui remporte donc le prix du public. Qu’est-ce qui a pu bien si séduire les cinéphiles fribourgeois dans ce film ?

Blanka, une orpheline de 11 ans, vit toute seule dans les rues de Manille. Livrée à elle-même, elle mendie et dérobe les touristes pour subvenir à ses besoins. Dans cette misère des bidonvilles, on suit la vie chaotique de cette jeune fille, au caractère bien trempé, qui évolue au gré des rencontres qu’elle effectue ; mais c’est celle avec Peter, un mendiant aveugle de 55 ans et jouant de la guitare qui va chambouler son destin. Peter va notamment apprendre à Blanka à chanter, ce qui va s’avérer utile pour ramener de l’argent. Dans ce choc générationnel, la relation qu’ils vont tisser permettra à chacun de combler un manque, le bonheur d’être père pour Peter et un parent pour Blanka. Impossible alors de ne pas s’attacher à ces deux personnages qui multiplient les scènes touchantes. Face à cette symbiose, une phrase nous vient d’ailleurs sans arrêt à l’esprit : « comme ils sont choux ces deux-là ».

A l’exception de Blanka, que le réalisateur a découvert grâce à une vidéo Youtube dans laquelle elle chante, tous les enfants présents dans le film vivent, toujours aujourd’hui, dans les rues de Manille. La mise en scène et la justesse du jeu des acteurs parviennent tellement à nous captiver et à nous émouvoir qu’on a l’impression que le générique de fin intervient après seulement 20 minutes. Avec un sujet aussi sensible et triste, l’histoire parvient à éviter subtilement un misérabilisme facile pour nous livrer des sentiments positifs à travers cette relation de Peter et Blanka ; on en ressort heureux. C’est peut-être ça la clé de la réussite de cette œuvre et qui a su surtout convaincre le redoutable public du FIFF.

Blanka, de Kohki Hasei
Japon, Philippines, Italie, 2015
1h15

Aurel Dewarrat