2 Juillet

Obras Maestras del Terror
Si Ed Wood avait réalisé un film avec Vincent Price, Obras Maestras del Terror en aurait été le résultat. Il faut savoir que le réalisateur Enrique Carreras était considéré comme le Ed Wood du cinéma argentin. Il signe ici son meilleur film, car Narciso Ibañez Menta, le pionnier du cinéma d’horreur espagnol, y joue trois des rôles principaux. Ce dernier, digne d’un Vincent Price, crève l’écran et effraye les spectateurs à chaque personnage qu’il y incarne.

obras maestras del terrorObras Maestras del Terror adapte trois histoires extraordinaires d’Edgar Allan Poe: La Vérité sur le cas de M. Valdemar, La Barrique d’Amontillado et Le Cœur Révélateur. Chacune prend place à une époque et un lieu différent, et des ajouts narratifs apportent plus de crédibilité, et de ce fait plus d’étrangeté, qu’elles ne l’étaient à l’écrit. Les établissements de situation tirent certes en longueur, mais produisent des climax d’autant plus inattendus, satisfaisants et inquiétants à la fois.

Ce film est à voir pour son remarquable travail de suspense et son jeu d’acteur hors du commun. Le film n’a pas été bien préservé, ce qui en impacte la qualité acoustique et visuelle. Les sous-titres ont spécialement été agencés par le festival et étaient malheureusement asynchrones en plus de comporter des fautes de frappes.

Panorama El Dorado
Enrique Carreras, AR, 1960, 121’, fantasy – mystery


 

Desierto
Après la frontière qui sépare le Mexique des États-Unis, tout est permis. Des immigrants latinos cherchant à atteindre le territoire nord-américain sont traqués puis abattus sans pitié par un vieil homme à sniper et son chien de chasse, en plus d’être livré aux périls de la nature dans un désert ardent et hostile. Cette lutte pour la survie dans les « badlands » est retransmise de manière oppressante. desierto-sceneSeuls les plans d’ensemble sous une musique atmosphérique et écrasante laisse le spectateur récupérer entre deux scènes.

Jonás Cuarón nous livre ici un opus qui est à perdre haleine autant pour ses acteurs que pour ses spectateurs, autant pour sa trame haletante que sa photographie époustouflante. Le fils de l’excellent cinéaste Alfonso Cuarón a effectivement pondu un film d’auteur, car en plus de l’avoir réalisé, il l’a également produit, écrit et monté.

Quoique fictif, le fait d’aborder une thématique très actuelle complique de façon préoccupante la distinction du réel et de l’irréel. Asthmatiques et cœurs fragiles s’abstenir.

Films of the 3rd Kind
Jonás Cuarón, MX/FR, 2015, 94’, Western – Survival


Yoga Hosers
Deux adolescentes affrontent des saucisses nazis grâce au pouvoir ancestral du yoga. Si ce pitch ne vous paraît pas suffisamment déjanté et nanardesque, nous ne pouvons plus rien pour vous. Il s’agit du dernier film en date du réalisateur et podcasteur Kevin Smith, invité d’honneur au NIFFF 2014 qui y a alors semé blagues salaces et bonne humeur.

yoga hosersLe réalisateur réajuste la formule de son premier film Clerks version fillettes avec des éléments fantastiques et davantage de répliques geek. Yoga Hosers déborde de références en cultures pop et accueille dans son casting la fille du réalisateur Harley Quinn Smith, l’intégralité de la famille Depp-Paradis, et d’autres célébrités comme Stan Lee en caméo. Un film bien stupide et extravagant à regarder avec des potes et des bières à pas d’heures.

Yoga Hosers est la suite de Tusk, un long-métrage réalisé par choix de son public après que Kevin Smith en a évoqué les mérites lors d’un podcast. Avec son nouveau projet Moose Jaw en production, ces trois films formeront la True North Trilogy, comédies fantastiques qui ont lieu au Canada, à Winnipeg plus précisément.

Ultra Movies
Kevin Smith, US, 2016, 88’, teen vs. Nazi monsters

Clarisse Aeschlimann