Conçue par des étudiants pour les étudiants, la plateforme Estage 2017 est en ligne depuis février dernier. Ce projet rassemble des offres de stage d’été mises à disposition par des entreprises tessinoises pour les étudiants italophones qui étudient au-delà du Gothard.

Plus ou moins un millier d’étudiants tessinois fréquentent l’Université de Fribourg, où ils retrouvent une ambiance stimulante, familiale et multiculturelle. Probablement, ce sont ces caractéristiques qui élève Fribourg au rang de l’université comportant le plus grand nombre d’étudiants italophones. Concrètement, ils représentent le 10% des étudiants, contrairement par exemple au 1% étudiants venant de Berne.

Étudier dans un autre canton est une expérience unique, qui offre beaucoup d’opportunités, aussi dans le domaine du travail. D’ailleurs, les différentes facultés fribourgeoises informent régulièrement les étudiants sur les offres de stage régionales. Mais, il y a des jeunes qui, pendant l’été, voudraient quand même travailler dans leur canton d’origine, comme le Tessin. Toutefois, il est souvent difficile de trouver un stage intéressant, étant donné qu’on ne sait pas bien où chercher. C’est pour remédier à ce manque, qu’Estage 2017 a été créé.

De quoi s’agit-il ?

Estage 2017 est une plateforme web qui fait partie du projet OltreconfiniTI. Elle a pour but de faciliter l’émigration tessinoise et sauvegarder les liens avec les gens ayant quitté leur canton. Sur la page web www.ti.ch/estage, on peut trouver différentes offres de stages formatifs dans tous les domaines, mises à disposition par des entreprises tessinoises et par certains services de l’administration cantonale. Ces expériences peuvent être faites entre juin et septembre 2017 et sont adressées aux étudiants inscrits à une université suisse romande ou allemande. Etant donné le haut pourcentage d’italophones à Fribourg, Spectrum a voulu comprendre comment ce projet est né.

Une proposition jeune

L’idée vient d’un étudiant, Mattia Bacchetta-Cattori, membre du comité de l’Association des étudiants tessinois à Zurich (ASTAZ), l’année dernière. Comme à Fribourg, et aussi à Zurich, les jeunes reçoivent beaucoup d’informations sur les entreprises locales, mais aucune sur les tessinoises. Avec la conviction qu’un dialogue entre les étudiants tessinois et la réalité économique de la Suisse italienne était nécessaire, en avril 2016, le comité ASTAZ a organisé une conférence à ce propos. « Nous avons invité six représentants de différents secteurs de l’économie tessinoise. Pendant la soirée, nous leur avons proposé de créer une plateforme pour informer les étudiants en ce qui concerne les possibilités de travail au Tessin », explique Mattia. La proposition a très bien été reçue. Le Service information et communication du Conseil d’État s’est chargé de la réalisation du projet.

Par des étudiants pour les étudiants

L’idée ne revient toutefois pas à un seul étudiant. Elle a également été développée par d’autres jeunes comme Benediktina Katz : elle raconte avoir visité des potentiels employeurs pour leur demander de mettre à disposition des places de stage. Après la mise en ligne de la plateforme, Benediktina et d’autres responsables ont commencé à visiter les différentes universités suisses afin de faire connaitre l’initiative.

A présent, tout repose sur le travail d’un étudiant : le bilan automnal post-stages déterminera le succès ou l’échec du projet-pilote et sera rédigé par un stagiaire. Ce seront soit les entreprises, soit les étudiants qui seront consultés pour décider de proposer à nouveau la plateforme ou non et de quelle manière. Pour l’instant, les intéressés peuvent déjà visiter la page Facebook d’OltreconfiniTi ou le site web d’Estage 2017, pour découvrir les offres disponibles.