Manger à l’emporter ou à la mensa tous les jours, ça finit par coûter cher. Du coup, t’as une idée géniale : tu ramènes un Tupperware à réchauffer à l’uni. Et là, c’est le drame.

Ô Tupperware, saint patron des étudiant∙e∙s ! Priez pour nous, pauvres étudiant∙e∙s, pendant que nous faisons la queue en attendant notre tour de réchauffer notre humble pitance aux micro-ondes de l’Université !

Pas de panique. Des solutions existent. Certes, l’étudiant∙e est pauvre et son pouvoir d’action au sein de l’Université de Fribourg est encore plus limité que ses moyens financiers. Mais l’étudiant∙e possède un atout dont il n’hésitera pas à faire usage : sa malice. Lorsqu’il s’agit de trouver des combines défiant toute logique pour contourner un problème, toutes les ressources nécessaires seront mises en œuvre. Petit tour d’horizon des possibilités de te nourrir, si tu tiens à ton Tupp autant qu’à ta moyenne.

La longue queue d’étudiant∙e∙s devant les micro-ondes à Pérolles le midi

Leçon 1 : les associations

Première possibilité, faire partie d’une association. Comme les associations sont composées d’étudiant∙e∙s, ils ont tous le même problème. D’où leur idée géniale de détourner une partie du budget apéro vers le budget micro-ondes, qui s’avérera être un investissement des plus rentables. La technique a cependant des inconvénients : tu vas te retrouver à faire la queue avec tous les gens de l’association qui auront eu la même idée que toi (mais au moins tu n’attendras plus avec la plèbe). Bon, il faut avouer que c’est un peu faible comme motivation pour entrer dans une association…

Leçon 2 : l’exploration

Mais… il doit exister plus de micro-ondes que ceux que tu connais, non ? (scoop : tu as raison !). Il ne te reste donc plus qu’à te lancer dans ta quête de micro-ondes, tel∙le Dora l’exploratrice à la recherche des merveilleuses cités d’or. Tu découvriras des endroits dont tu ignorais tout, que la lumière du soleil n’atteint jamais et qui sont peuplés de gens qui heureusement ne parlent pas ta langue, ce qui t’éviteras d’avoir à te justifier. Tu découvriras alors la perle rare. À toi de voir combien de temps ton amour d’un micro-ondes accessible saura lutter contre ton syndrome de l’imposteur (toi et moi savons très bien que tu n’es pas vraiment censé accéder à cette pièce, même si rien ne l’interdit formellement).

Leçon 3 : risquer le tout pour le tout

Ce qui nous amène au point suivant : la fraude pure et simple. Car les autres hautes écoles qui entourent l’Université de Fribourg ne se gênent pas pour nous narguer avec leurs rangées de micro-ondes rutilants (jusqu’à dix alignés les uns à côté des autres selon les rumeurs les plus folles). Afin d’éviter des flots de migrants alimentaires, ces écoles ont donc fermé leurs portes aux étudiants de l’Université et mettront les contrevenant∙e∙s à la porte. Mais le jeu en vaut la chandelle, ne serait-ce que pour vivre une seule fois ce rêve inaccessible.

Leçon 4 : passer à l’ennemi

Si tu n’es pas du genre à frauder, tu peux aussi tenter de te sociabiliser avec les étudiant∙e∙s de ces mêmes hautes écoles. Mais il s’agit là d’une technique de longue haleine puisqu’il faudra avoir gagné leur sympathie au point qu’ils t’invitent à les rejoindre pour partager le repas de midi. Le jeu en vaut néanmoins la chandelle, puisque certains ont jusqu’à deux micro-ondes par classe (ceci n’est pas une fake news).

Leçon 5 : manger chaud, c’est surfait

La dernière proposition étant aussi la plus extrême, Spectrum décline toute responsabilité en cas de dérives et d’accidents. Nous ne pourrions pas prétendre à un article complet en oubliant de te préciser que la salade n’a pas besoin d’être réchauffée. En te nourrissant exclusivement de salade, tu économiseras donc énormément de temps et auras l’immense bonheur de devenir une personne saine et équilibrée. Cependant, ce régime alimentaire de tortue est à suivre avec précaution et pendant un laps de temps limité : la salade ne nourrissant pas ton âme, tu risques un certain déséquilibre mental après quelques mois.