A FORCE DE PUBLIER CHAQUE ANNÉE DES CRITIQUES DU FESTIVAL DE FILMS FANTASTIQUES, CETTE RUBRIQUE EST PRESQUE DEVENU TRADITION. LE NIFFF 2017 EN DIFFÉRÉ, C’EST PARTI !

Discours : Cérémonie d’ouverture

Cette année encore, la cérémonie d’ouverture du NIFFF était inoubliable, en particulier à cause des performances de ses discoureurs. En particulier avec Thomas Facchinetti et Alain Ribaux, respectivement conseiller communal et conseiller d’État de Neuchâtel et tous deux des habitués du NIFFF. Facchinetti a fait son discours sous le sifflement tendu d’Il Était Une Fois Dans l’Ouest de Ennio Morricone. Cette musique, accompagnée par les fous rires constants du public, a distrait les spectateurs de son texte.

Ribaux quant à lui, a fait un discours dans la veine de La Guerre des Mondes de H.G.Wells : En sa qualité de Chef du Département de la Sécurité, il admet l’existence d’un service secret neuchâtelois qui aurait détecté la présence d’êtres surnaturels. « Neuchatel is being watched » par les visiteurs du NIFFF! A cela, l’animateur qui assurait la transition entre les discours a commenté: « Je ne sais pas s’il faut être optimiste ou pessimiste pour le canton. ».
Ces deux politiciens qui s’exercent davantage dans le comique que dans la politique ont décidemment piqué la vedette aux autres discoureurs. Qui n’ont pas été des moindres, avec Ivo Kummer, le Chef de la Section Cinéma de l’Office Fédéral de la Culture et Directeur des Solothurner Filmtage. Son humour était un peu moins premier degré : « J’ai horreur des films d’horreur, et j’ai horreur des gens qui parlent quand je les interromps. »

Musique : Interstellar Riot

Sans expliquer pourquoi, les bénévoles ont distribués un petit set contenant un masque, des bouchons pour les oreilles et du sucre de raisin à l’entrée. Il faut dire que les bouchons étaient appropriés pour le concert qui s’en est suivi. Car effectivement, l’événement d’ouverture était cette année non pas un film, mais une performance scénique exécutée par The Rambling Wheels, groupe de rock neuchâtelois.

Leur show s’inspire de la pièce radiophonique La Guerre des Mondes exclamée par Orson Welles qui avait angoissé la population américaine. Habillés en costume d’époque, les Rambling Wheels mettent en scène une histoire toute en musique. L’action se passe dans un local radio, lorsque des envahisseurs aux oreilles de chat surgissent et colonisent la terre, laissant un déluge derrière eux.

La cadence dans laquelle se succèdent les événements et la performance des Rambling Wheels est extraordinaire. Les quatre musiciens changeront par la suite au moins quatre fois de costume, allant de civils à scientifiques et d’aliens à chanteur de variété italienne. Ce « galactic pop opera » comporte des style musicaux différents, passant des jingles publicitaires des années 1940 au pop rock en passant par de la musique atmosphérique. Le tout est joué avec une gestuelle propre aux personnages qu’ils incarnent. Des extraits de l’émission radio originale ont été diffusés tout au long du spectacle. Le concert s’est achevé sous un tonnerre d’applaudissements et un standing ovation bien mérités. Suivi d’un apéritif copieux, difficile de surpasser la cérémonie de cette édition.

Film : Grave (Raw)

Une jeune fille provenant d’une famille végétarienne entame ses études dans une école de vétérinaires, où sa sœur aînée étudie déjà. Bizutage annuel oblige, les nouveaux sont contraints de manger de la viande crue. Ayant goûté au « fruit défendu », cette fille subira une transformation pour le moins inévitable ; une obsession pour la chair fraîche et en particulier humaine…
Beaucoup de légendes urbaines ont été créées autour de ce film, dont la teneur en gore aurait poussé certaines salles de cinéma américaines à distribuer des sacs de vomi aux spectateurs. Il n’est jamais bon de faire circuler ce genre de rumeurs, car elles influencent nos attentes. Du coup, Raw est à peu près aussi sanglant que les « slash movies » ordinaires, mais d’autres aspects sont plus intéressants à aborder. L’évolution psychique de la protagoniste rappelle celle de Black Swan et la relation complicité-adversité qu’elle entretient avec¬¬ sa sœur est très bien mise à l’écran. Qui plus est, la fin du film est excellente, satisfaisant notre soif d’informations tout en nous laissant délicieusement sur notre faim.
Cette production franco-belge avait déjà été programmée en compétition internationale à la dernière édition du NIFFF, mais une annulation de dernière minute l’a effacé du programme. Sa diffusion cette année reste une première suisse malgré tout.

NIFFF
Clarisse Aeschlimann
Site Officiel du Festival