Avant d’achever le festival, plongeons à nouveau notre regard dans des œuvres abordant de près ou de loin le sujet d’émancipation de la femme. Car décidemment, ces films ne manquent pas dans la programmation de cette année !

BERLIN SYNDROME

Une touriste australienne visite Berlin et fait la rencontre d’un jeune et séduisant prof de lycée. Première nuit ensemble, elle se réveille enfermée chez lui par une porte et des fenêtres blindées, sa carte SIM et son passeport confisqués et rangés dans un coffre-fort. Ce long-métrage australien narre le conflit relationnel et irrémédiable entre un homme maniaque, violent et pervers, et une femme torturée, souple et rebelle qui attend le moment opportun pour s’échapper.
Contrairement à son homologue suédois, la victime de Berlin Syndrome n’éprouvera pas d’empathie pour son ravisseur. Le public non plus par ailleurs. Les quelques pistes fournies sur son passé semblent trop maigres pour « justifier » son anormalité, alimentant la trame d’une couche supplémentaire de réalisme : Comme quoi, tout le monde aurait le potentiel de devenir psychopathe. Attestée par une mise en scène saisissantes, ce film est un triste conte de l’actualité, où une rencontre avec des individus malintentionnés peut arriver à quiconque.

THE LIMEHOUSE GOLEM

Une série de meurtres mystérieux frappe Londres durant la seconde moitié du 19ème siècle. Il ne s’agit néanmoins pas de Jack l’Eventreur, mais de son précurseur fictif le « Golem de Limehouse ». Un inspecteur sous-estimé enquête sur ces meurtres et croise le chemin de suspects qui ont historiquement bel et bien existés : Le comédien travesti Dan Leno, l’écrivant George Gessing et même l’éminent Karl Marx sont impliqués dans l’enquête. L’inspecteur s’arrêtera en particulier sur une veuve pour qui la vie ne fut pas un cadeau et ce qui concerne le traitement qui lui a été réservé par les hommes.
Adapté d’un roman policier de Peter Ackroyd, ce long-métrage britannique est un excellent hommage au romantisme gothique, même si la conclusion est prévisible pour les fans de polars anglais. Les jeux d’acteurs sont archétypiques et assumés, en particulier puisque la trame nous mène dans la scène du Music-Hall et du théâtre burlesque. La question du rôle de la femme a également une place tout d’abord insoupçonnée, puis majeure dans le récit. In fine, The Limehouse Golem est à confier entre les mains de tous fans de films à costumes, de l’époque victorienne ainsi que des mystères à la sauce Sherlock Holmes.

IT STAINS THE SAND RED

En route dans le désert de Las Vegas, un couple trafiquant-stripteaseuse se fait attaquer par un mort-vivant. L’homme est dévoré, la femme s’enfuie dans la pampa, le zombie à ses trousses. Alimentée par de la coke et de l’eau qu’elle a eu le bon réflexe de prendre avec elle, la protagoniste devra veiller jours et nuits sur ses arrières pendant qu’elle traverse le désert.
Ce long-métrage revisite les films de zombies avec une protagoniste haute en couleur. Les péripéties auxquelles elle sera confrontée font davantage prendre parti pour la créature que pour les êtres humains. Car perdue au milieu de nulle-part, la femme n’est qu’un vulgaire bout de viande autant pour les hommes que pour les zombies. Au moins, le zombie ne parle pas et ne cache pas ses intentions cannibales.
It Stains The Sand Red est un road trip à pied qui tient le spectateur en haleine. Sous la chaleur et la sècheresse du désert du Mojave, on remarque que les acteurs ont souffert dans la réalisation de ce film.

Crédits Photo : NIFFF
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