La pièce de Remi de Vos se joue en ce moment au théâtre Nuithonie. Jeunes, enfants, adultes, personnes âgées… elle n’épargne personne! Drôle et touchante, elle dresse l’image d’un petit village où tout le monde se connaît et où tout se sait, ou presque…

Mais où est Adèle? La question est sur toutes les lèvres. Chaque habitant en a sa petite idée et va à ses propres conclusions. L’inspecteur de police dépêché sur place tente de récolter des informations parmi la population visiblement au bord de la crise de nerf. Entre la belle mère d’Adèle nymphomane, l’institutrice paranoïaque, la grand-mère autoproclamée inspectrice, l’inspecteur amoureux, un jardinier simplet et bien d’autres personnages tous plus particuliers les uns que les autres, retrouver Adèle devient une tache laborieuse. Les sensibilités divergentes de chacun amènent une folie grandissante parmi les habitants.

Des conflits intra et intra générationnels

Tout le long de la pièce, les relations conflictuelles font surface. On s’engueule, on se provoque, on s’énerve chez toutes les générations représentées. Plus le conflit est présent, plus le public rit, à tel point que parfois, on ne saisit plus toutes les bribes du dialogue. Tendance gênante par moments mais n’entachant pas la compréhension globale de l’intrigue.

Les comédiens de la pièce, âgés de 15 à 73 ans, représente toutes les tranches de la population: des personnes âgées, des personnes d’âge intermédiaire, un jeune et des adolescentes ainsi qu’une dizaine d’enfants issus de la troupe « Les Ombres de Shakespeare » de Villars-sur-Glâne. Les générations s’opposent, se moquent, se jaugent, il est plus rare qu’elles se soutiennent entre elles. Le soutien est d’ordre intra générationnel bien que le conflit, moteur de la pièce, y trouve également sa place, reflet de la difficulté à vivre en communauté de nos jours.

Deux courtes bonnes heures

Malgré les deux heures quinze annoncées sans entracte, la pièce passe très vite. Le dynamisme créé par les cinq lieux principaux représentés sur la scène entraine le spectateur qui n’a pas le temps de s’ennuyer. En effet, entre l’appartement du couple âgé, celui de l’institutrice, celui du père d’Adèle, la boucherie, le bureau de l’inspecteur et la rue, il se passe toujours quelque chose. Les comédiens et surtout la metteuse en scène, Geneviève Pasquier, jonglent habilement entre ces différents lieux.

Prochaines représentations: 20, 25, 26 et 27 avril 20h. Tarifs: 30.- tarif réduit, 35.- tarif plein.

Mona HeinigerLe ravissement d'Adèle DR