Si vous êtes du genre à vous délectez des déconvenues qui arrivent à ceux qui se sentent au-dessus de tout et surtout de tous, foncez, « The Good Girls » est le film qu’il vous faut !

Exquis moment passé devant ce film qui raconte, avec force de détails, la descente aux enfers d’une famille bourgeoise. Principale protagoniste, Sofia fait office de reine des abeilles dans la société mexicaine bien-pensante des années huitante. Elle veille sur son monde où le pire serait de succomber au mauvais goût. Jugeant sans vergogne tout ce qui apparaît dans son champ de vision étriqué, elle oublie toutefois de s’intéresser à ce qu’il se passe dans sa propre vie. Arrive alors la crise économique qui les frappe de plein fouet. Elle apprendra, ainsi, que lorsque tout repose sur l’apparat sans argent on cesse de compter.

Alejandra Marquez Abella née et ayant grandi au Mexique nous présente son second long-métrage sous la forme d’un portrait au vitriol de la société aisée du Mexique. Société qui se remettra difficilement de la crise qui la touche en 1982. « The good girls » nous fait sentir ce déclin par petite touche, sans jamais en faire trop. La prise en grippe un papillon qui dénote dans sa maison parfaite ou l’importance du choix des fleurs semblent être tant d’indices de la fragilité d’un monde qui se veut parfait. La superficialité devient alors plus nécessitée qu’absence réelle de personnalité. On en vient alors à aimer le personnage pourtant, de prime abord, plutôt antipathique. Cette femme qui tente de sauver les apparences jusqu’à l’absurde nous démontre que, face à l’inattendu, chacun se raccroche à ce qu’il peut.

“There is a black butterfly on the living room wall. The gardener tells me to wait for it to leave on its own because it’s bad luck if you don’t.”

La Niñas Bien / The Good Girls
Alejandra Marquez Abella
Mexique
2018
1h33
Crédits photo: © FIFF