Ce mercredi 17 octobre à 18h, les spectateurs de Friscènes ont assisté à une «pièce psychiatrique» jouée par la Cave Perdue annoncée du genre de la comédie dramatique. Présentation de cette comédie dramatique en compétition qui ne laisse pas indifférent.
Les personnes qui s’imaginaient assister à une pièce absurde à la Ionesco en lisant le titre de «L’homme qui» en sont sorties déçus. En effet, la pièce dite de la comédie dramatique n’a rien d’absurde, au contraire, les situations sont réelles et sont des cas psychiatriques du neurologue Olivier Sacks. Ce dernier a écrit un essai en 1985 regroupant les pathologies mentales les plus étranges qu’il a rencontrées : un homme ne reconnaissant pas sa femme, un autre atteint du syndrome de la Tourette, une femme qui ne distingue pas ses membres de ceux d’un autre corps, un patient qui mélange les mots, etc…
Une comédie? Bien que les gradins du Nouveau Monde partaient parfois d’un bon rire franc et de quelques secousses éparses, le rire n’était pas vraiment au rendez-vous. Le fait que des personnes vivent ces situations au quotidien peut bloquer. «Et si je croisais cette personne dans cette situation, est-ce que je rirais?» se demande-t-on. La réponse est non. Le dramatisme omniprésent de la condition de vie des patients rend le rire déplacé, voyeur, malsain.
La pièce en elle-même
«L’homme qui» se compose en plusieurs mini tableaux avec ses propres patients et docteurs. Les 5 comédiens font un vrai tour de jonglerie entre les maladies et les blouses: le patient devient le médecin et inversement. Entre chaque cas, les quelques parties du décor entrent en jeu, changent de place ou sont intervertis. La mise en scène de ces mouvements de décor est bien réglée, mais très souvent elle n’apporte rien à la pièce. Le bureau est déplacé de trois mètres, les chaises sont inversées, le bureau sort, un lit entre, les chaises bougent… tout cela sans réel motif.
Le jeu des comédiens de la Cave Perdue est bon, jouer des cas psychiatriques représentant un exercice difficile. Le problème est qu’au théâtre, contrairement au cinéma, le jeu se voit et s’accentue. Les maladies ne paraissent donc pas réelles, naturelles, mais créées, ce qui enlève de la force au cas présentés.
En compétition
Divers prix seront remis le samedi 20 octobre à 22h30 dont:
– meilleure actrice
– meilleur acteur
– meilleure pièce
– meilleure mise en scène
Avec «l’homme qui», cinq autres pièces sont en compétition. Le prix de la meilleure pièce est décerné par les spectateurs tandis que c’est le jury qui délibèrent pour les autres prix. La comédie dramatique a donc du soucis à se faire mais le résultat final dépendra évidemment de ses adversaires. Une victoire semble toutefois surprenante.
Mona Heiniger