Tous les samedi soir, trois étudiants fous de cuisine proposent un menu complet et inédit au bar à vin Talkwine. Portrait.

Ligne multicolore sur fond blanc… Si les assiettes servies par Benoît, Léonard et Jonas étaient des tableaux, ce serait certainement ainsi qu’elles s’appelleraient. Servie sur un plat immaculé, la nourriture est artistiquement arrangée en forme de trait, et rappelle la présentation des restaurants gastronomique. Le moindre détail est soigné, tout comme le site internet du trio.

Et l’apprenti cuisinier devint grand

Le pays des sushis a été le déclic pour les deux cuisiniers en herbe Benoît et Léonard. Le premier évoque un voyage au Japon, le second parle de son oncle par alliance, un Japonais qui lui a transmis sa passion culinaire. Amis depuis l’enfance, les deux copains pratiquent d’abord dans leur cuisine familiale, puis de fil en aiguille, passent dans la cour des grands. Benoît remporte deux concours culinaires, à la suite de quoi il est approché par Talkwine. Il embarque son cousin Jonas et son complice Léonard dans l’aventure.

Au Talkwine

«Nous avons déjà 25 repas derrière nous» se réjouissent Benoît et Léonard lorsqu’ils parlent de leur cuisine du samedi. «Ça fonctionne sur réservation, expliquent-ils. Le Talkwine nous fournit les lieux, propose les vins tandis que nous nous occupons du financement et de la cuisine. Savoir le nombre de personnes qui va venir nous permet de ne pas faire de pertes». Et le concept marche puisque la clientèle commence à se fidéliser. «Certains croient même qu’on est professionnels!» rigolent les deux compères. D’ailleurs, devenir chef est une carrière qu’ils n’excluent pas, bien que pour l’instant leurs études en économie priment avant tout. La cuisine restant une passion et un petit job sympa.

Ô produits locaux

L’inspiration pour les plats vient de partout. On obtient ainsi de savoureuses curiosités comme les poissons du lac cuits à la japonaises ou la viande rouge au chocolat. On voit aussi que les produits du terroir sont chers au trio. Ils rendent grâce au marché: «Tous ces légumes, ces fruits, ça fait bouillonner l’esprit et apporte pleins d’idées, explique Léonard. Tandis qu’au supermarché, on ne voit  que des rangées de boîte de conserves… » En effet, guères folichons, les produits tout prêts. D’où ce cri du cœur à l’adresse des autres étudiants: «ça ne prend pas plus de temps de se faire une cuisine correcte à la place d’un plat de pâtes. Le plus important, c’est d’essayer! Même nous sommes premiers à avoir fait cramer plein de trucs (rires)». Eh oui, c’est en forgeant qu’on devient forgeron.

Ton repas idéal, où et comment?

À cette question, Léonard se voit bien à l’extérieur, assis dans la quiétude d’un beau paysage. «J’aimerais goûter à quelque chose d’insolite, de peu connu, travaillé différemment qu’à l’habitude. Il y aurait une belle folie derrière tout ça». Quant à Benoît, on voit qu’il se creuse la tête pour répondre à la question et finit par opter pour des champs d’oliviers au sud de la France. Il imagine une grande table, avec Léonard, Jonas et tous leurs amis. Dans les assiettes un tartare de poisson, dans les verres, un «bon vin bio de la région».

Lise-Marie Piller

Où les suivre? lacuisinedebenoit.tumblr.com; www.talkwine.ch; www.facebook.com/lacuisinedebenoit

La cuisine de Benoît.