Spectrum a pu aller voir la dernière création du Cirque du Soleil, actuellement en représentation à Berne. Retour sur un univers où le rêve rejoint le cirque.
Une petite piste circulaire tamisée de lumière bleue. L’Innocent, l’air mélancolique, la dégaine enfantine se voit remettre un grand paquet par un étrange livreur. Il l’ouvre et voilà que le Trickster, personnage entre le joker et le Monsieur Loyal traditionnel, sort de sa boîte et emmène le garçon dans un tourbillon d’habits chamarrés, de danses macabres et de funambulisme, le tout sur des airs de funk indienne complètement déjantés.
KOOZA, une des dernières créations du Cirque du Soleil, est en représentation à Berne jusqu’au 4 avril. Ce spectacle, monté par David Shiner, un ancien du Cirque Knie, réussit à mêler les traditions circassiennes occidentales avec des numéros d’acrobatie du cirque traditionnel chinois. L’étrange Trickster, le Roi des Fous ou encore le Chien, tout droit sortis d’un univers carnavalesque évoluent à côté de funambules ou de danseurs dont les numéros rappellent l’Orient lointain ou même la tradition du Dia de Muertos pour la danse macabre. Cet univers, déjà présent lors du spectacle Dralion créé dans les années 2000, est typique du Cirque du Soleil.
Les muscles des artistes sont tendus par l’effort, tandis que le spectateur médusé assiste à un déluge de prouesses techniques et acrobatiques.Les transitions entre les numéros sont assurées par le Trickster, le Roi des Fous et l’Innocent, dans des numéros de clowns tout à fait bienvenus. Notons enfin les costumes, qui sont, comme pour chaque spectacle du Cirque du Soleil, de véritables chefs-d’œuvre.
Seule ombre au tableau; la musique qui semble parfois passer à côté de la poésie vibrante que dégagent ces artistes du vide, bien que cela n’empêche nullement, comme l’Innocent, de lever la tête vers les cimes du chapiteau, et de se prendre à rêver…
Florian Mottier
KOOZA, du 28 février au 4 avril à Berne (Papiermühlestrasse 75)
https://www.cirquedusoleil.com/fr/shows/kooza