QUE SERAIT LE CINÉMA DE GENRE SANS TAKASHI MIIKE, INVITÉ D’HONNEUR DU NIFFF ? VOICI DEUX DE SES FILMS PROJETÉ DURANT LE FESTIVAL.

Avoir eu le privilège de pouvoir diffuser un film de Takashi Miike en première internationale, il faut le faire ! Il s’agit du 101ème long-métrage du célèbre réalisateur, Jojo’s Bizarre Adventure, inspiré d’un manga cultissime.
Accompagné de l’acteur principal et étoile montante Kento Yamazaki, le cinéaste est venu partager ses premières impressions de la ville de Neuchâtel. Face aux rues désertiques qu’il avait traversées, il s’était inquiété que personne ne viennent à la projection du film. Le voilà rassuré devant une salle comble, chaleureuse et surtout enthousiaste.
Le jeune acteur de 22 ans, quant à lui, est parvenu à se présenter en français sous un tonnerre d’applaudissements du public à chaque segment de phrase qu’il avait prononcé correctement. Cette animation avant la projection du film s’est achevée après une photo prise avec le public en arrière-plan.
Jojo a été projeté en présence du réalisateur et d’une partie de son équipe de production. Pendant le générique de fin, le public les a remerciés par un standing ovation impressionnant : Les invités étant assis au centre du gradin, tous les spectateurs s’étaient levés et applaudissaient, tournés vers eux.

JOJO’S BIZARRE ADVENTURE

Josuke, ou Jojo, a une coupe de cheveux originale et des superpouvoirs pour le moins remarquables : Usant d’une force appelée « Stand », il est capable de soigner les gens et de réparer ce qui est brisé. Jojo devra affronter de nombreux adversaires tels qu’un tueur capable de manipuler l’eau ainsi que d’un jeune archer mystérieux.
Le film a été tourné en Espagne, pratique peu commune pour les productions japonaises qui filment d’ordinaire sur leur propre territoire. Cette spécificité donne un cachet pittoresque original aux lieux et aux décors : Il est en effet inhabituel d’assister à un combat de lycéens asiatiques dans une ruelle étroite pavée ou un jardin rempli de cariatides.
Ce long-métrage est inspiré du quatrième arc narratif du manga éponyme, qui est aussi le volet le plus apprécié de l’auteur de cette série. Même si le fan-service est évident à en juger par les exclamations ponctuelles d’une minorité du public, Jojo est tout aussi compréhensible et divertissant pour les non-initiés (dont votre serviteur fait hélas partie). Somme toute, cette adaptation est à conseiller pour tous les amateurs de « shônen », mais également pour les afficionados d’action capillotractée en général.

THE MOLE SONG: HONG KONG CAPRICCIO

http://www.filmstarts.de/kritiken/244251/trailer/19557167.html
Reiji est un policier coureur de jupon et infiltré dans la plus puissante famille de mafia japonaise. Il est cependant déclaré ennemi public #1 lorsqu’un jeune homme ambitieux prend la direction de la police. Au service de la mafia japonaise, Reiji devra assurer la protection de ses subordonnés et en particulier celle de la charmante fille de son chef.
Suite de The Mole Song : Undercover Agent Reiji, cette production est définitivement à la hauteur de son précurseur, voir même plus grandiose et spectaculaire grâce à un budget supérieur que précédemment. Très coloré et complétement déjanté, ce long-métrage détourne les codes des films de mafia de manière ridicule et hilarante : Des prisonniers brûlent dans un feu autour duquel des yakuza dansent en cercle sous une chanson enfantine, des gros durs qui fument des bulles de savon et des tripes qui volent dans le ciel ne sont que la partie émergente de l’iceberg.
La cadence des événements rend le film rapide mais fluide, de façon à ce qu’on ne remarque pas le temps passer. Mais le plus admirable après ce scénario sous acide est la variété d’expressions que les personnages sont capables de faire, en particulier le protagoniste qui parvient à exécuter des mimiques à en décrocher sa mâchoire.

Crédits Photo : NIFFF, Laeticia Gessler, Rebecca Bowring
Site Officiel du Festival