Dossier FIFF: Critique Ar Condicionado

À l’occasion de la 36ème édition du Festival international du film de Fribourg (FIFF), Spectrum vous propose une couverture des différents films et autres conférences qui parsèment le festival. Notre avis sur le film Ar Condicionado

 

Ce petit film de 72 minutes, intrigue et laisse perplexe. Bien que prévenus du manque de moyens et de matériels pour la réalisation de ce film aux traits abstraits, l’absence de contexte n’a fait qu’accentuer le sentiment de confusion qui nous prend à la fin du visionnage.

L’intrigue se passe à Luanda en Angola où l’on suit Matacedo et Zazinha, employé.e.s à réparer le climatiseur de leur patron. En effet, dès les premières scènes du film, on apprend par la radio que des climatiseurs de plusieurs bâtiments de la ville tombent dans les rues. L’appareil du patron de nos deux protagonistes n’y échappe pas.

Très vite dans le film, l’ambiance est pesante. Les personnages semblent abîmés et las de leur quotidien. Les immeubles délabrés ne font que renforcer ce sentiment. Les dialogues sont courts et ponctuels. Les scènes se suivent mais semblent décousues. Ce qui permet cependant de tenir le spectateur en haleine, ce sont les musiques. Des mélodies enivrantes et chaleureuses, qui donnent l’impression d’être bercés dans une couverture feutrée.

Même s’il est difficile de saisir tous les enjeux du film, on sent bien que Fradique, son réalisateur veut faire passer un message. À travers Matecedo et Zazinha, mais également à l’aide des climatiseurs qui tombent. Matacedo est effectivement marqué par les guerres civiles auxquelles il a activement participé et qui précèdent à la temporalité de l’intrigue. Il n’est sans doute pas le seul, puisque Zazinha a, quant à elle, dû quitter sa ville d’origine après ou pendant la guerre civile- on ignore quand exactement. On ignore beaucoup de choses d’ailleurs sur les deux protagonistes.

Le sens du film reste donc abstrait ou du moins peu clair. Mais sans doute, y-a-t-il une interprétation à faire ou une métaphore à voir. Le message derrière le film, suggère peut-être qu’il est temps de passer à autre chose, de respirer un nouvel air et de laisser place à une nouvelle ère pour l’Angola…