Le fameux Cyrano de Bergerac est de retour sur scène à Fribourg pour le Festival international de théâtre «Friscènes». Et il s’exprime en alexandrins.
La sixième édition de Friscènes recèle quelques pièces d’intérêt pour les amateurs des grands classiques. La troupe «Théâtre du Donjon» (fondée en 1983) présente «Le dernier vol de Cyrano». Librement inspirée de l’œuvre d’Edmond Rostand «Cyrano de Bergerac», elle met en scène l’auteur français confronté aux reproches de sa création, le personnage bien connu au nez péninsulaire.
Péninsulaire est aussi la prothèse que porte l’un des deux acteurs de la pièce. Costumes d’époque – du 17e siècle pour Cyrano et de la Belle Epoque pour Rostand –, décor minimaliste et quelques passes d’arme au fleuret complètent somptueux le tableau.
Un dialogue en alexandrins
La grande qualité de la pièce réside dans ses dialogues. Comme dans l’œuvre originale, les personnages s’expriment en alexandrins. Un exploit que l’on doit à Michel Morette, l’auteur de la pièce.
Le Cyrano de Michel Morette, comme celui d’Edmond Rostand, est un personnage complexe aux multiples facettes. Dans «Le dernier vol de Cyrano», le Gascon se révèle surtout rancunier. Il reproche à Edmond Rostand de ne pas lui avoir donné un physique plus agréable. Il ne dédaigne toutefois pas l’humour.
Mais, comme hanté par son vécu, Cyrano revit des scènes de son passé. Ses hallucinations sont l’occasion de grandes émotions. Se souvenant de Roxane, l’être aimé, le héros verse quelques larmes devant un Rostand un peu moqueur.
Cyrano de Bergerac, qui n’obtient pas ce qu’il souhaite, finit par retourner dans son tombeau. Il décide de s’envoler pour la lune, plus clémente à ses yeux. C’est «Le dernier vol de Cyrano». Une pièce qui laisse un souvenir durable à tous ceux qui ont apprécié l’œuvre originale d’Edmond Rostand.
Théâtre du Donjon
«Le dernier vol de Cyrano»
de Michel Morette
