Spectrum revient sur un évènement majeur de 2015, vu par un jeune au coeur de l’histoire. Récit.
En 2014, le président autocrate Blaise Compaoré est chassé du pouvoir par une révolte populaire. Depuis, le Burkina Faso s’était engagé dans un processus de transition qui aboutira par des élections démocratiques fin 2015. Néanmoins, ce processus a été mis en danger durant le mois de septembre. Le 16 septembre 2015, le gouvernement de transition du Burkina Faso est pris en otage par les troupes du Régiment de sécurité présidentielle, une unité militaire d’élite proche du président déchu. Le jour suivant, les putschistes nomment le général Diendéré à la tête du Conseil national de la démocratie pour modifier le processus de transition politique en leur faveur. C’est alors que la population burkinabè se soulève contre le pouvoir illégitime et engage une guerre d’usure contre les troupes de la Garde présidentielle. Le résultat est impressionnant car le 23 septembre, le Régiment de sécurité présidentielle et le général Diendéré sont forcés à capituler. Ensuite, le gouvernement de transition est solennellement restauré. Le 29 novembre suivant, le Burkina Faso élit Roch Marc Christian Kaboré comme président du pays. Le putsch finit ainsi par devenir un tragique interlude dans le processus de démocratisation de ce pays africain.
Nous avons voulu savoir comment Adama Congo, membre éminent de la société civile, a vécu ces évènements. A cette fin, nous lui avons demandé son récit des jours suivant la tentative de putsch du général Diendéré.
Au lendemain de la prise d’otage nous apprenons à la télé à travers un communiqué lu par un officier que le président de la transition est démit de ses fonctions, le gouvernement de la transition et l’ensemble des institutions de la transition sont dissoutes. Le coup d’état est consommé.