La première semaine de la durabilité de l’Université de Fribourg débute le 5 mars. Qui se cache derrière ce projet et quelles en sont les attentes ?

S’éloigner des tendances écolos ; voilà la devise des organisateurs de la première semaine fribourgeoise de la durabilité. Le but est d’éviter l’étiquette de mouvement de niche ou d’écolos maniaques.
Car beaucoup ignorent que la durabilité ne se résume pas à la dimension écologique, loin de là. Elle se base sur trois piliers : à la partie écologique viennent s’ajouter les composantes économique et sociale. Ces piliers de la durabilité s’étendent à tous les domaines de la vie quotidienne. Il est donc important de les façonner en ayant conscience de nos responsabilités afin de prendre soin du monde de manière solidaire et durable.

Les facettes de la durabilité

« Quand tu expliques aux gens que la durabilité ne se limite pas aux aspects écologiques, ils se montrent plus compréhensifs et soutiennent notre projet », explique Stephanie Nüssli, coorganisatrice du projet. Il était important pour les organisateurs – sept étudiants de l’Université de Fribourg – que la pluralité de la thématique se retrouve dans le programme de la semaine de la durabilité. Pour Eva Maria Hunziker, qui a initié la semaine de la durabilité à Fribourg en collaboration avec l’association NEUF (Nachhaltige Entwicklung Universität Freiburg – Développement durable Université de Fribourg), il a rapidement été clair qu’elle souhaitait attirer autant d’organisations partenaires que possible dans ce projet afin de pouvoir proposer une semaine diversifiée. « Notre but est de montrer les différentes facettes de la durabilité. Grâce à la collaboration avec d’autres organisations estudiantines, comme AIESEC par exemple, nous avons réussi à mettre sur pieds un programme varié », explique Hunziker. Concrètement, c’est un programme diversifié avec des workshops, des conférences et des stands qui attend les étudiants. On pourra entre autres tester différentes nouvelles formes d’alimentation comme la consommation d’insectes. Les moins téméraires se tourneront vers le workshop Urban Gardening ou vers le marché aux puces de seconde main

La durabilité – une tournure vide de sens ?

L’université de Fribourg doit adopter un comportement plus durable, c’est une évidence pour les initiateurs de la semaine de la durabilité. Mais qu’entend-on par cela ? Beaucoup font un écart lorsqu’ils entendent le mot « durabilité ». L’expression est trop utilisée, elle devient un argument de vente primitif pour les commerces, banques et restaurants. Tous nous inondent des mots « équitable », « fair » ou « durable », à tel point qu’ils en perdent leur importance et ne sont plus pris au sérieux.
Pourtant, le concept de durabilité est considéré à tort comme vide de sens, car derrière ces dix lettres se cache un message essentiel, issu à l’origine de l’industrie forestière. Car ce qui prime dans ce milieu est de ne pas abattre plus d’arbres que ce qui pourra repousser. Ainsi, le développement est durable car les besoins actuels peuvent être satisfaits sans risquer que les générations futures ne puissent pas satisfaire leurs besoins. Ce principe ne se borne pas à l’écologie, mais à tous les aspects de la vie. Il est de ce fait normal qu’ils s’appliquent aussi à l’Université de Fribourg.

Concrètement, qu’y a-t-il à changer ?

L’association NEUF est depuis longtemps en discussion avec les mensas de l’Université. Elles devraient cuisiner des produits plus régionaux et de saison, plus de plats végétariens et proposer un menu végan par semaine. Les demandes de l’association sont jusqu’à présent tombées dans l’oreille d’un sourd. Mais cela devrait bientôt changer grâce à la semaine de la durabilité. L’équipe organisationnelle espère sensibiliser et pouvoir mobiliser autant d’étudiants que possible, pour faire avancer les choses ensemble. Mais il n’y a pas que la mensa qui a un potentiel d’amélioration : la NEUF a aussi les automates à café dans son viseur. Les gobelets contiennent du plastique et ne sont donc pas recyclables. De plus, il est impossible d’amener son propre gobelet.
Le comité d’organisation entend bien persuader les étudiants de l’importance de toutes ces préoccupations. Mais dans tous les cas, pas à coup de sermons et d’argumentations véhémentes. « Nous pensons que le partage d’informations est la manière la plus effective », explique Amanda Barbet, membre du comité d’organisation. Leur devise est de montrer la réalité mais de mettre aussi des alternatives à disposition. « Comme ça, la situation n’est pas sans espoir. Il y a des solutions, il faut juste les mettre en œuvre. »

Auteur : Alea Sutter

Traductrice : Lydiane Lachat

Crédits Photo : SSW Fribourg

Le programme de la semaine de la durabilité est disponible en ligne sur https://www.facebook.com/SSWFribourg, https://www.facebook.com/SSWFribourg et sur Instagram @sustainabilityweekfribourg